jeudi 26 janvier 2012

Le handicap au Mali et Messiah College


Le CECI Mali fait partie du Forum des ONG international du Mali (FONGIM). Ce forum regroupe une cinquantaine de membres et sa mission se définit en sept grands points :
  1. Représentation des ONG membres lors d’ateliers, séminaires et conférences nationales et international
  2. Diffusion de l’information auprès des ONG membres;
  3.  Force de lobbying et de représentation pour l’orientation des politiques nationales et internationales;
  4. Porte-parole des ONG membres vis-à-vis de leurs partenaires communs;
  5.  Interlocuteur privilégié des Partenaires techniques et financiers (PTF) sur les questions de développement au Mali;
  6. Définition de stratégies concertées à travers la mise en place de cadres d’échanges thématiques entre les ONG membres;
  7. Accompagnement des organisations faîtières de la société civile malienne.
Le FONGIM se divise en 7 groupes thématiques soient : eau et assainissement, sécurité, sécurité alimentaire, éducation et formation professionnelle, santé, efficacité de l'aide et handicap et développement. Puisque le CECI se trouve dans la majorité des groupes, mais à cause d'une insuffisance de temps et de ressources humaines, on demande aux volontaires d'y participer. Je me retrouve donc dans 2 groupes : sécurité (par nécessité, considérant les conflits au Mali) et handicap et développement (par intérêt personnel).
Cette semaine, j'aimerais vous faire part de la situation des personnes handicapées dans un pays comme le Mali. 
Soins de santé inaccecibles aux personnes en situation de handicap.
Personne malvoyante cultivant son champs avec une canne.
Personnes en situation de handicap pratiquant la basket ball
Personne en situation de handicap lors d'une formation sur la couture.

Grâce au groupe thématique handicap et développement, je me suis familiarisée aux conditions des personnes en situation de handicap au Mali ainsi que leurs difficultés quotidiennes. En plus d'avoir la chance de discuter avec les ONG qui travaillent dans le domaine, je participe à certaines réunions ou présentations d'autres ONG comme le Messiah College
Ce collège s'est impliqué dans un village dans la région de Ségou auprès des personnes en situation de handicap pour faciliter leurs accès à l'eau ainsi qu'aux structures sanitaires. Ainsi, pour les personnes malvoyantes, le Messiah College a su élaborer une solution simple et peu coûteuse pour rendre accessibles les latrines. L'installation, une corde suspendue à une autre situe le trou. Bien entendu, des défis comme la résistance de la corde au soleil, le coût pour les remplacements devaient être relevés.

Personne malvoyante cherchant le trou dans une laterine
La corde situant le trou de la laterine aux personnes malvoyante
Le College s'est aussi penché sur l'accès aux latrines pour les personnes en situation de handicap (personnes atteintes de la polio, unijambiste, en fauteuil roulant, etc.). Des sièges ont été conçus afin de faciliter jusqu’à autonomiser les personnes en situation de handicap (utiliser les latrines sans le support d’un tiers). Encore ici, des prototypes ont été élaborés, distribué, le Messiah College a vraiment passé plusieurs mois sur la recherche et le développement. Les coûts des matériaux de développement, la hauteur du siège, la différence physionomique entre les hommes et les femmes sont tous des exemples des nombreux facteurs à prendre en compte afin d'atteindre les objectifs fixés. Pour les personnes en fauteuil roulant, des rampes d'accès ont été installées avec des cavités pour freiner lorsque la personne est en haut de la rampe (pas tous les fauteuils sont équipés de freins). 
Exemple de siège
L'accès à l'eau, son transport et son utilisation pour les travaux ménagers sont aussi des problématiques exprimées par la population locale auxquelles Messiah College a tenté de répondre. Ils ont installé des sièges et modifié l'angle des pompes à eau. Des modifications ont été apportées aux bidons que les personnes préfèrent afin de faciliter le transport de l'eau. Pour les travaux ménagers, le Messiah College a innové un système de balancier qui permet d'y mettre le bidon et de déverser l'eau en utilisant qu'une main. Toutes les femmes du village (en situation de handicap ou non) ont adopté système tellement cela réduisait la difficulté de la tâche.
Puisement de l'eau par une personne en situation de handicap avant l'intervention de Messiah College.
Le transport de l'eau par une personne en situation de handicap avant l'intervention de Messiah College.

Pour plus d'information, voici un résumé d'une étude sur l'accessibilité des personnes en situation de handicap à l'eau, à l'hygiène et à l'assainissement au Mali (cercle de Tominian) conduite en 2008, au début du projet de Messiah College. Le College a terminé la phase 1 du projet. La phase 2 (2012-2015) a comme but de perfectionner les technologies - surtout le balancier pour l'utilisation de l'eau dans les ménages- ainsi que la promotion des produits dans le pays. De plus, le projet pourrait s'étendre au Burkina Faso ainsi qu'au Niger.
En conclusion, j'espère bien vous avoir bien expliqué comment des petits changements semblent aider cette population stigmatisée. Je vous laisse avec une petite pensée : la personne la plus pauvre dans le monde est une femme en situation de handicap et monoparentale.

mercredi 18 janvier 2012

La faim d'une crise ou une crise de la faim?

Imaginez :
« Vous qui êtes l’unique salarié (e) de votre famille et que ce dernier s'élève à 70 000 FCFA par mois (salaire moyen, ce qui équivaut environ à 140 $) et qui doivent nourrir votre famille (composée en moyenne 8 personnes) que faites-vous lorsque le prix de vos aliments de bases monte en flèche? »
Et bien au Mali, cette situation ne s'imagine plus, mais elle s'est réalisée. Le riz, la farine de sorgo et la farine de mil (deux céréales de l'Afrique de l'Ouest), les trois aliments de base, sont les principaux touchés par la crise alimentaire au Mali. 
Le kilo de riz qui coûtait environ 300 FCFA (0.60 $) est rendu à 400 FCFA (0.80 $)
Le kilo de farine de sorgo qui coûtait environ 250 FCFA (0.50 $) est rendu à 375 FCFA (0.75 $).
Le kilo de mil qui coûtait environ 250 FCFA (0.50 $) est aussi rendu à 375 FCFA (0.75 $).
J'ajoute que depuis peu, le prix des haricots aussi suit la danse. Le kilo qui coûtait environ 350 FCFA (0.70 $) est rendu à 350 FCFA (0.70 $).
Pour une famille, un kilo passe vite. Ajoutez les visites des cousins, des cousines, des tantes et des oncles et vous verrez que des kilos, vous en passerez plusieurs en une semaine.
L'origine de la crise alimentaire? Je ne suis pas certaine. J'ai entendu plusieurs rumeurs à ce sujet. Le manque de pluie en est une. Cependant, les données démontrent qu'il a plu plus que la moyenne du pays, mais moins que l'an dernier. Toutefois, selon la rumeur, certaines régions ont manqué de pluie et ont désormais des problèmes avec leurs champs. 
Une seconde rumeur stipule que les pays voisins (le Burkina Faso et le Niger par exemple) ont reçu des précipitations inférieures à ce qu'ils attendaient. Leur culture en souffre alors. Plus riche que les Maliens, les pays voisins peuvent se permettre d'acheter les productions du Mali. Ainsi, la demande augmente, conséquemment, les prix augmentent aussi (la loi du marché).
Peu importe la rumeur, les faits sont là. La population commence à souffrir (plus que d'habitude). Seul le temps nous dévoilera le dénouement de cette saga.

Et c'est pas fini!

AVIS AVIS AVIS
Je serais avec vous encore quelques mois! Le RENAPESS Mali a déposé une demande pour renouveler mon contrat, ce que le CECI a accepté! Hourra! Je vous donnerais donc des nouvelles du RENAPESS Mali et de ses membres, de Bamako, du Mali, de mes activités et de plein d'autres sujets encore quelque temps! Kambé -xxx-

vendredi 6 janvier 2012

La théorie de l'oralité

Abonnée au Canadien Journal of Communication, je suis tombée sur cet article qui me faisait grandement penser à la situation du Mali. Malheureusement pour mes lecteurs et lectrices francophones, l'article est en français. J'espère cependant que vous pourrez bien comprendre ce que je tenterais de présenter. Grâce à cet article, j'aimerais vous présenter la théorie de l'oralité et ses effets sur la culture.
Toutes les citations proviennent de l'article de Jonathan Sterne « The Theology of Sound: A Critique of Orality" dans Canadian Journal of Communication Vol 37 (2011) p.207-225. Le livre d’ONG cité dans cet article est : Ong, Walter J, (1982). Orality and literacy : The technologizing of the world. New York, NY : Routledge.

L'histoire est divisée en trois grandes aires : l'oralité, l'alphabétisation (écriture) et l'électronique. L'air de l'oralité se caractérise par une culture d'auditoire où il est impossible d'écrire. La société à caractère traditionaliste présente aussi une collectivité très serrée. Finalement, une société d'oralité vit dans le moment présent en attribuant une grande importance au passé qui maintient la mémoire.

Sterne continue la description des deux autres aires. « Literacy culture is visual culture, structured by the dominance of visual epistemologies such as the split between subject and object and the ability to externalize memory and institutional from through the power of writing and eventually print. It allows for greater bureaucratic control and consolidation and for highly orchestrated enterprises, such as science, that transcend time and space. Electronic culture depends on the power of externalization first developed in literature culture, but it returns to a kind of oral mindset of an expansive present and universal interconnectedness » (p. 208).
 
« For [Walter] Ong, cultural forms emerged from psychological states. Ong elaborates a cluster of related characteristics of oral thought and culture. Oral thoughts is conventional, using mnemonics and formulas to aid in recall. Oral though is additive rather that subordinative, putting events together in sequence rather than in relation. Oral though is aggregative rather than analytic, putting thing together rather than taking them apart.It is redundant, since oral culture cannot "refer back" to what was spoken. Oral culture is conservative or traditionalist because it must invest great energy in saying over and over again what has been learned arduously over the ages. [...] Oral culture is oriented toward the present over the past and the future because the latter categories are more abstract. And more generally, oral thought is more situational and less abstract in all its forms, because hearing fosters engagement with the world, and only writing, structured by the faculty of sight; allow for the high degree of abstraction on which we depend in modern life (Ong, 1982) » (p.211).

L'oralité au Mali
Si je me vis aux explications exposées dans l'article, le Mali serait majoritairement une société d'oralité. L'utilisation du passé donne un sens à la vie quotidienne, c'est leur ce qui leur permettent de passer à travers leur journée. Les petites gens qui gagnent un peu durant la journée dépenseront presque immédiatement ce dernier pour subvenir à leur besoin de base. Les économiques sont difficiles. « Oral culture is close to the human life-world » (p. 211). 
Le Mali est une société très traditionaliste autant du côté de la religion que dans les relations sociales. Les liens de la collectivité sont presque sacrés. Lorsque ton proche est dans le besoin, le plus fortuné doit l'aide. Le problème apparaît quand celui dans le besoin reste dans ce rôle et que le fortuné est toujours perçu comme cela. On le voit lorsqu'un ou une est chef d'entreprise. Souvent, il ou elle doit offrir des emplois non pas aux plus compétents, mais à la famille (élargie). Ce qui a tendance à affaiblir l'entreprise. Pour plus d'exemples, vous pouvez lire « L'Afrique noire est elle maudite » de Moussa Konaté, un auteur malien qui survole bien la société malienne (entre autres), ses problèmes, mais aussi son avenir. Cependant, je pense que c'est surtout grâce à ce type de société que les Maliens trouvent une joie de vivre dans ce quotidien difficile.

mardi 3 janvier 2012

Joanie contre l'entropie... explication

Cela fait pratiquement un an que j'ai commencé ce blogue sans jamais vous expliquer ce qu'était l'entropie. Si vous connaissez le groupe québécois Les vulgaires machins, cela vous dit peut-être quelque chose. Vous l'avez entendu dans « Arrachez-moi les yeux ». Mais ce n'est pas de là que je connais ce terme. 
En effet, l'entropie est un concept que j'ai connu en chimie (et malheureusement, sûrement un des seuls que j'ai retenu). Si je me souviens bien cela se rattache à la thermodynamique. En gros, l'entropie explique que l'univers tend vers le désordre ou si vous aimez mieux la quatrième définition de The free dictionary (http://www.thefreedictionary.com/entropy) :
« The tendency for all matter and energy in the universe to evolve toward a state of inert uniformity. »
J'aime bien se concept de se battre contre le désordre du monde. Au moment où je vous écris, mon bureau qui était pratiquement vide ce matin a empilé plein de trucs durant la journée (gourde vide, appareil photo, clé USB, tasse de thé, etc.). Après avoir terminé ce petit billet, je me ferais un plaisir d'aller ranger le tout. Je sais pourtant que demain reviendra et que mon bureau se rempliera de nouveau. J'espère dorénavant que vous comprendrez mieux mon combat quotidien.

Burkina Faso


Pour ceux et celles qui ne le savent pas encore, j’aime bien les voyages ;) Ma famille est venue nous visiter à Noël ce qui nous a permis de faire un court séjour au Burkina Faso.

Poste frontalier du Burkina Faso. Endroit où nous avons rencontre Crépin.
Ce voyage met en vedette le père, la mère, les 5 soeurs Verret et Léa, ma fille... (il manque mon frère dans cette aventure). Nous étions accompagnés d'un guide principal (Benjamin, un malien), 2 chauffeurs (Ali et Tougara), un guide local (Antoine, qui nous a rejoints juste du côté du Burkina) et parfois de guide local local (à certains sites en particulier).

Nous sommes partis le matin vers 8 h. Le voyage a duré environ 7 h 30. Tout s'est bien passé. Nous avons passé les 3 douanes du Mali sans problème (police, douane pour la voiture et frontière avec la vérification des visas) ainsi que les 3 même du Burkina. Bon, je dois dire ici que les douanes des deux pays se ressemblent beaucoup, mais parfois je me pose des questions sur la pertinence de celles-ci. En fait, nous montions parfois les passeports de tous les passagers dans la voiture, mais nous n'étions pas tous là devant le policier (parce qu'il n'y avait pas de place ou nous devions « garder » la voiture) et ce dernier ne voulait pas nécessairement avoir le compte exact des personnes sous ses yeux. Comme l'une de mes soeurs l'a souligné, nous aurions pu cacher des gens dans la voiture et personne ne s’en serait douté. Ce qui nous a beaucoup marqués c'est que lorsque les policiers tamponnaient nos passeports à la frontière du Burkina, un policier du nom de Crépin est venu voir notre famille en demandant à nos parents de lui donner une. de leurs filles. Mon père a immédiatement répondu ; » je ne te la donnerais pas, je vais plutôt de la vendre ». Nous avons bien ri, des deux côtés, pour finalement continuer notre chemin. Le soleil tapait vraiment fort dans la voiture. Nous avons tenté de mettre l'air conditionné, mais elle ne fonctionnait pas. Le chauffeur trouvait cela bizarre et a dit qu'il allait faire vérifier le tout arrivé à Bobo. Bref, nous sommes arrivés à Bobo en fin d'après-midi. Certains d'entre nous sont allés se balader, d'autres ont lu. Nous sommes allés souper à une mission catholique où les sœurs qui nous servaient des mets exquis ont chanté l'Avé Maria vers 21 h.

Le lendemain, visite de Bobo. Notre premier arrêt est la mosquée en terre. J’en ai déjà visité une similaire à Djenné, mais celle-ci était plus blanche (celle au Mali est plus rouge). Puis nous avons visité la vieille ville de Bobo avec sa bière de mil et ses petites boutiques. Ce que j'ai trouvé le plus comique c'est que partout dans la vieille ville on retrouvait des inscriptions sur les murs soit de FC Barcelone ou de Real Madrid. C'est fou comme le foot est VRAIMENT international. 
La mosquée de Bobo.
Sur le toit de la mosquée. Le couvercle permet de fermer les trous de lumière lorsqu'il pleut.
Nous avons aussi presque dévalisé le bureau de poste. Finalement, nous avons visité le marché. En début d'après-midi direction Banfora (environ 1 h 30 de route de Bobo). Après avoir déposé nos bagages à l'hôtel, nous sommes partis vers le Lac Terangela pour admirer des hippopotames en pirogue... nous étions vraiment vraiment bas dans la pirogue. Je dois avoir que je lève mon chapeau au rameur qui a travaillé fort pendant 45 minutes (nous étions 9, la famille et Benjamin, plus le rameur et un aide-rameur). Les hippopotames étaient au rendez-vous. Ils étaient au nombre de 4-5. En route vers l'hôtel, nous avons visité un village. J'ai vu quelque chose de très spécial. Les femmes creusaient des trous dans lesquels seulement les femmes avaient le droit de rentrer. On pouvait rentrer environ 3-4 femmes. À l'intérieur, elles faisaient des paniers et parlaient de trucs ménagers et personnels. Nous sommes retournés à l'hôtel, avons joué à des jeux, mangés et nous nous sommes couchés.

L'air conditionné de la voiture avait été réparé. D'après le chauffeur, les mécaniciens qui ont lavé le moteur avant de partir en voyage l'on fait trop énergiquement et ils avaient déplacé un fils.

Le village troglodyte
Les pics de Sindou

Le lendemain, nous avons fait plusieurs kilomètres en brousse pour aller voir un village troglodyte - on pense que peut-être les personnes qui ont construit se village sont les même qui avaient bâti des constructions pareilles au Pays Dogon. Celles qui n’auront pas la chance de voir le Pays Dogon étaient très heureuses. Puis nous sommes allés aux pics de Sindou : des formations rocheuses. C'était très joli! Nous avons terminé notre journée par une saucette à la cascade - pour nous rendre à la cascade, nous devions marcher un peu... je n'avais jamais vu des manguiers aussi géants de ma vie. Ils étaient beaucoup plus gros que des Baobabs! Pour une raison quelconque, la voiture dans laquelle je me trouvais commençait à étouffer lorsque nous allions à très basse vitesse.
La cascade

Les dômes
Le lendemain nous avons visité une autre formation rocheuse que les gens appellent les dômes. Puis nous sommes repartis vers Bobo. Avant d'arrêter à l'hôtel, nous avons visité une forêt classée. J'ai trouvé cela très beau.
La forêt classée
 
Le village de Koro
 Après une courte halte à l'hôtel, nous avons visité un village Bobo (une ethnie burkinabaise et aussi malienne). Nous avons été capables de semer la cohue dans ce village. Eh oui, une jeune fille vendait des arachides. Pour l'encourager, mon père a acheté 8 paquets. Un petit garçon lui en a immédiatement demandé. Mon père a accepté. ERREUR. En fait, pour les gens qui n'ont jamais visité ou le Mali ou le Burkina Faso (et le Sénégal et sûrement beaucoup d'autres pays africains), les enfants suivent les visiteurs presque à la trace. Ils sont curieux. Ils nous tiennent la main, nous demandent souvent des cadeaux, des bics (crayons), de l'argent, etc. Bon alors mon père a tenté d'ouvrir le paquet d'arachides pour en donner au petit garçon et là, les 25 autres enfants qui nous suivaient l'ont entouré pour en avoir aussi. Louis a réussi à se défiler en donnant les paquets d'arachides à une dame locale et nous sommes partis en vitesse. Nous avons bien ri et avons terminé la visite. En chemin vers l'hôtel, la voiture (dans laquelle j'étais toujours) étouffait de plus en plus. Le chauffeur a mentionné qu'il allait la faire vérifier en ville.    

Le dernier jour de voyage, nous retournions à Bamako. La voiture étouffait toujours - mais à basse vitesse. Nous nous sommes tout de même arrêtés à Sikasso pour visiter la chute de Farako (le niveau de l'eau était pas mal bas, donc la chute pas très très grosse).

Pour ceux qui ne connaissent pas mon historique avec ma perte de chaussure dans les rivières voici un bref résumé : en Nouvelle-Zélande, nous devions traverser un ruisseau. Mon frère l'avait traversé sans problème en marchant sur des cailloux. Je voulais le faire aussi. Alors, j'ai enlevé mes souliers (pour de ne pas les mouiller) et je les ai tenus dans mes mains pour la traversée. Tout se passait bien... mais soudain, un de mes souliers m'a glissé des mains... le courant l'emportait. Alors, mon père qui n'était déjà pas très convaincu de mon idée de traverser le ruisseau pour m'amuser a couru après mon soulier qui partait assez rapidement. J'étais pas mal déstabilisée, je tentais de regarder où se rendait mon soulier et si mon père allait le retrouver... j'ai alors perdu pied et je suis tombée sur les fesses, les deux mains dans l'eau (en d'autres mots, l'autre main qui tenait mon soulier a touché l'eau et mon soulier était complètement trempé).

Ma sandale en bas de la chute...
Je ne vous raconte pas cela en vain... c'est que nous voulions prendre une photo au-dessus de la chute (le bas était aussi très beau et accessible... mais c'était plus beau d'en haut). En m'assoyant, je me suis dit que je devais peut-être enlever mes flip-flop. Il y avait beaucoup de vent et je ne voulais pas prendre mon soulier. ERREUR! En ramenant mon pied, l'arrière de ma sandale a touché une roche ce qui a fait que mon soulier est tombé EN BAS DE LA CHUTE! J'ai pu le récupérer facilement en descendant dans les roches. (Sauf qu'en remontant, je me suis cogné la tête sur une branche pas mal fort!). 

Le poste frontalier du Mali
À la douane du Burkina, nous avons rencontré Crépin de nouveau! Nous avons encore ri et voulions prendre une photo… Crépin commençait à subtilement trouver cela moins drôle. Il a accepté, mais sans trop d’enthousiasme et il est allé revêtir un (gros) manteau (d’hiver qu’il portait en Russie…) pour recouvrir son uniforme…
Nous avons continué notre balade de retour lorsque dans la voiture, on sentait vraiment le bruler... Nous avons arrêté sur le bord une trentaine de minutes pendant que les deux chauffeurs et le guide réparaient quelque chose dans la voiture (je ne connais rien dans la mécanique de voiture... je crois qu'une poulie de fonctionnait pas bien ce qui empêchait une courroie de bien tourner ce qui la brûlait... je ne suis pas certaine). Ce que je sais c'est que nous sommes arrivés après un bon 8 h de route, mais en un morceau. 

 Les ronds-points de Bobo
Tout comme Bamako, voir le blogue sur les rond-point, Bobo a de très jolis rond-point. 
Le rond-point du sapin avec le drapeau du Burkina.
Bon, il est un peu cru, celui-ci
Le rond-point des cheveaux
Le rond-point des cheveaux.

lundi 2 janvier 2012

M comme magnifique, merveilleux, Maroc

Introduction
Le voyage a duré 11 jours et 10 nuits. C'était un merveilleux voyage. Je tiens à remercier et recommande fortement Abdou, notre guide, de m'avoir fait découvrir ce merveilleux pays. (www.oasis-sud-maroc.com) J'y suis partie avec ma soeur Sara et ma fille Léa.
Nous avons découvert les galettes du Maroc. Excellentes!
Notre merveilleux voyage a commencé le jour 1 : accueilli à l'aéroport de Casablanca par Abdou, après un vol de nuit, nous nous sommes dirigés vers en route vers Fès, j'ai pas mal dormi dans l'auto et ma soeur Sara aussi. Par contre, les paysages que j'ai vus durant notre trajet étaient merveilleux. Très verts. Nous avons arrêté en cours de route à Volubilis, une ancienne ville romaine. On se croyait vraiment à Rome! Les vestiges étaient vraiment beaux. Nous avons continué notre voyage vers Fès et sommes arrivés en soirée. Pas mal toutes fatiguées, nous sommes restées tranquilles dans la chambre.
Volubilis
Riad Hala à Fès.

Jour 2 : Visite de Fès. Une des villes impériales du Maroc. J'ai beaucoup aimé cette ville. Nous avons vu 2 points de vue, le palais royal, des coopératives (poterie, tannerie, broderie, tisserand, tapis), les souks (marchés) et nous nous sommes promenées dans les rues. Nous avons pris le thé berbère (à la menthe, super sucré), mangé des pâtisseries à la pâte d'amande, des fruits (souvenez-vous que j'ai une mini-carence en variété de fruits). Ma coopérative préférée était celle de la poterie. Fès est très reconnue pour ses poteries bleues et blanches et sa borderie (les femmes n'utilisent pas de patron, elle compte les fils). La coopérative de tapis était pas mal drôle! Un vrai scénario! Le vendeur de tapis principal nous faisait la description des différents tapis (berbère - 4 familles - et arabe) et il avait 2 collègues qui déroulaient les tapis mentionnés. Un vrai spectacle. Il récitait un texte et faisait des blagues... un peu comme dans les avions avec les consignes de sécurité! Après avoir déroulé une quinzaine de tapis, nous devions dire un à un quel nous voulions voir... mais aucun ne nous intéressait. Nous avons accéléré le processus en expliquant qu'après notre voyage en Inde, nous avions des tapis par-dessus la tête et plus de place.
Palais royal de Fès
Les portes du Palais royal... j'adore les portes du Maroc!
Les tanneries de Fès.
Chez les tisserands
Les souks de Fès
Jour 3 : Un très long voyage de route, mais de magnifiques paysages! Nous avons vu des forêts de conifères où nous avons nourri des singes, puis un change de décor, tout est devenu sec et aride, des oasis un peu partout. Finalement, nous sommes arrivées à Merzouga, l'entrée du Sahara. Nous nous sommes alors préparés pour notre nuit dans le désert. Notre caravane se composait de 4 chameaux : Africa (le mien), Bob Marley (celui de Léa), Jimmy (celui de Sara) et celui d'Abdou dont je ne me souviens plus du nom. Nous étions accompagnés d'un chamelier Oumar qui nous a préparé une superbe Tangine de légume et de dinde à notre arrivée au bivouac. Mon chameau avait sûrement mangé quelque chose de difficile à digérer... il avait des gaz, et Léa qui se trouvait derrière moi trouvait que ça sentait très mauvais!
Le ciel, avant le lever de la lune, était vraiment couvert d'étoile. Nous avons même eu un feu de camp dans le sable et Oumar et son collège nous ont animés avec de jolies chansons et de la musique. 
Africa et moi.
 
Dans le désert

Jour 4 : Réveil pour aller voir le lever du soleil dans les dunes. Malheureusement, le ciel était un peu couvert. Nous avons quand même pu admirer une oasis et le paysage. Retour vers le village. Sara et moi avons marché et Léa, Abdou et Oumar ont pris les chameaux. Après le déjeuner, hop dans la voiture. Nous sommes arrêtés à une boutique touareg où nous sommes restées 2 heures!!! Sara voulait acheter des souvenirs et un collier. Son collier coutait le triple de ce qu'elle pensait (à la base, sans l'ajout du montant qu'il vaut négocier). À la base, il y avait 6 objets. Nous sommes reparties avec le fameux collier et 2 autres choses. Ensuite, Abdou nous a amenés dans une boutique de fossile. Il y en a beaucoup au Maroc. On nous expliquait comment les extraire et ensuite nous visitions leur galerie. Puis, nous nous sommes dirigées vers les gorgées de Toudgha. Cela ressemble un peu au Grand Canyon avec de la verdure au centre. Nous nous sommes promenées dans le centre. Nous avons dormi à Dadès.  
Vers les gorges de Dadès.
Jour 5 : Départ vers la vallée des amandiers où nous avons entamé le début d'un trekking de 2 jours. Nous étions accompagnées par un autre guide, Mohammed - Abdou ne nous a pas suivis dans cette aventure. Le premier jour, nous faisons une dizaine de kilomètres. Nous avons visité un marché et une ancienne mine de sel. Léa a monté sur une mule pendant presque l'entièreté de la marche. Puis, nous sommes arrivées dans un petit village où nous avons dormi chez l'habitant. Les hôtes étaient très gentils. Nous restions avec les femmes dans la cuisine. Les hommes étaient plus devant la télé. Nous avons vu les photos de mariage d'une des filles de la famille, la confection du pain et le battage du lait (pour le rendre homogène. Le lait a un goût très salé. (Comme une sorte de fromage Feta). Nous avons mangé, un peu discuté et sommes allées dormir.
La mule et notre "mulier".
Le paysage dans la vallée des amandiers.
Chez l'habitant. Les femmes sont courageuses comme celle du Mali. Les conditions sont parfois difficiles.
Jour 6 : Après avoir mangé, nous avons commencé notre plus grande marche, entre 20 et 25 kilomètres dans les montagnes. Nous sommes passées dans des très jolis villages. Nous avons terminé notre trekking vers 18 h. Nous avons dormi chez Laila (www.chez-laila.com), une maison d'hôtes que je recommande pour l'accueil chaleureux et familial que nous avons reçu.

Jour 7 : Direction Marrakech. En route, nous nous sommes arrêtés à Ouarzazate, la plus grande ville près du désert. Nous avons aussi vu les studios de cinéma (plusieurs films sont tournés au Maroc), de vieilles fortifications (dont la ville de Aït-Benhaddou, une des plus anciennes du Maroc). Arrivés à Marrakech, nous sommes allés à notre hôtel et nous nous sommes promenées un peu dans Marrakech. Nous avons mangé à la place Jamaa elfina. Le soir, les vendeurs montent des kiosques de nourriture. Et on essaie de vous faire venir manger. Les kiosques se ressemblent pas mal avec les prix et la variété. Sara se faisait tirer de tout les côtés (littéralement, un serveur tirait sur chaque bras... mais faut dire qu'elle se laissait un peu faire).

Une des plus anciennes kasbah (fortification) du Maroc.
Ville de Aït-Benhaddou
Jour 8 : Balade guidée dans Marrakech le matin. En après-midi, nous nous sommes baladées à l'extérieur des fortifications (les souks, marchés, sont toujours entourés de fortification, comme la ville de Québec). Léa a mangé son premier McFlurry depuis quelques mois, nous avons magasiné puis, Sara nous a invités, Léa et moi, au restaurant (pour ma fête et le cadeau de Noël de Léa). Nous avons très bien apprécié.
Le jardin de Majorelles, une oeuvre d'art grandeur nature.
Le Koutoubia.
La médersa Ben Youssef - ancienne école coranique.
Jour 9 : Nous nous sommes dirigés vers Imlil, un petit village au bord des Atlas, sous le mont Toubkal, le deuxième plus haut sommet d'Afrique. La balade était merveilleuse. On se croyait en automne au Québec. De retour à Marrakech, nous sommes allées dans un hammam, les bains publics du Maroc. Certains ressemblent un peu à des spas. Nous étions dans un hammam de budget moyen. Les bains ne sont pas des piscines remplis d'eau comme le pensait Léa. Mais une salle avec de la vapeur. Nous avons aussi eu un gommage corporel (enlever la saleté de Bamako) et un massage. Nous étions toutes saines et douces en ressortant. Puis nous sommes retournées manger à la place Jamaa elfina (Sara ne s'est pas fait agresser cette fois).
Imlil
Jour 10 : En route vers Essaouira sur la côte du Maroc à côté de l'océan. Très jolie ville. Nous avons arrêté dans une coopérative d'huile d'Argan (huile qui provient d'une graine d'un arbre que l'on retrouve juste dans cette région du monde). À Essaouira, nous avons mangé du poisson frais, de la bonne crème glacée, visité la ville et vu le coucher de soleil sur la mer.
Coopérative d'huile d'Argan.
Essaouira, vue de notre hôtel.
Jour 11 ou le dernier jour : En direction de Casablanca, là où nous prenions notre envol vers le Mali, nous nous sommes arrêtée à El-Jadida, une ancienne ville portugaise avec de jolis remparts et une belle ancienne citerne d'eau (aujourd'hui, les gens remplissent la citerne d'environ 5 cm d'eau au centre. Pourquoi? pour prendre de jolies photos). Arrivés à Casa, nous sommes allés dans Marocco Mall, le plus gros centre commercial en Afrique (qui me fait penser aux Galeries de la Capitale à Québec). Puis nous avons donné nos adieux à Abdou pour embarqués vers une nouvelle aventure : le Mali et le Burkina Faso. Mais ça les amis, c'est une autre histoire.
Citerne d'El-Jadida.