lundi 28 novembre 2011

Les fruits séchés


Grâce à Bamako Accueil, une association bénévole qui offre plusieurs services et activités pour les expatriés de Bamako. Récemment, l'association a organisé une visite dans une unité de fruits séchés à laquelle j'ai joyeusement participé!
Au Mali, l'industrie des fruits séchés est importante. Nous avons visité donc une unité qui sèche des mangues, de la noix de coco, des bananes, ananas et des tomates. Tako, la directrice nous a gentiment fait visiter ses installations.  Certifié Ecocert, certaines restrictions devaient donc être suivi tel que :
  • le contrôle et la traçabilité (tous les fruits proviennent du Mali, sauf les ananas qui proviennent de la Côte d'Ivoire);
  • l'hygiène (portez des sarraus et autres vêtements protecteurs, les fruits sont aussi lavés plusieurs fois avec de l'eau potable, etc.);
  • Aucun produit chimique;
  • Respect des employés;
  • Etc.
Malheureusement, nous n'étions pas dans la saison des fruits et l'unité n'était pas vraiment en grande production. Donc, Tako nous a fait un spécial tomates séchées. Le trajet des tomates séchées est le même pour les fruits, sauf la durée de cuisson. L'unité possédait 4 fours qui peuvent chacun contenir 20 plaquettes. Voici donc ma tournée en photo :

Tako, la présidente dans l'air de murissement des fruits.

La zone de lavement. On y passe les fruits trois fois sous l'eau pour s'assurer de leur propreté.
Glissade à fruit à côté du troisième bac de lavage. Cela mène les fruits directement à la table de coupe.
Les tomates sur la table. Prise de vue du trou! (nous étions 2 groupes et, faisant partie du deuxième groupe, je m'ennuyais, d'où cette jolie photo).
Les tomates étaient sur la table, mais le premier groupe les avait déjà coupées!
Je suis (presque) les règlements d'hygiène (j'avais encore mes bijoux).
On coupe les tomates. Voyez la fin de la glissade.
On met les tomates coupées sur une plaque qui ira dans le four.
Les tomates doivent être cuites pendant 12 heures. Les mangues, pendant 20 heures. On doit interchanger les plaques chaque heure!

dimanche 20 novembre 2011

Le salon du textile artisanal de Bamako 2011 - La deuxième édition

La deuxième édition (la première a eu lieu en 2007) du salon du textile artisanal de Bamako, le SATABA est en cours jusqu'au 20 novembre 2011 au Palais de la culture. C'est le COVATEX qui l'a mis sur pied. Pour ce faire, plusieurs personnes ressources y ont contribué, des réunions de 3 heures en moyenne avaient lieu toutes les semaines depuis le mois d'août ou presque. La recherche de financement, de ressources humaines et beaucoup d'autres pieds et mains (dont un changement d'emplacement de dernière minute) ont dû être effectués pour cet événement.
Je lève mon chapeau à madame Bissan, présidente de la COVATEX, sans qui cet événement a passé bien des nuits blanches, mais, en s'entourant d'une bonne équipe, a su redonner fruit au salon. 
Le but du salon est de promouvoir le textile traditionnel auprès de la population locale (surtout) et de la population internationale. C'est aussi l'occasion de présenter des produits créatifs, fait au Mali.
Comme dans tout bon événement, une cérémonie d'ouverture est de mise. Je suis presque une chroniqueuse spécialisée en la matière. Je ne vous parlerais donc pas du léger retard dans le début de la cérémonie (1 heure), mais plutôt des événements et des invités spéciaux.
Voici donc en photo cette cérémonie:

Le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle.

Le ministre de l'Artisanant et du Tourisme.

Le chargé de communication de madame le premier ministre. Il était très bien et savait capter notre attention. Il nous indiquait même quand applaudir!
Le représentant de la commune 5 (J'adore son habillement!).
Madame Bissan lors de son discours d'ouverture.
Il y avait même un défilé de mode fabriqué entièrement avec du textile traditionnel:







Une pièce de théâtre sur le bienfait de l'utilisation du textile traditionnel. Ne pas tourner le dos au public ne s'applique pas ici ;)
La chanteuse Mamou Sidibé (qui faisait du lipsing, ce qui, paraît-il, est tout à fait normal à faire lors des cérémonies d'ouverture. Une première pour moi).
Madame le premier ministre, chef du gouvernement et marraine de l'événement vêtue d'un habit traditionnel.
Bloc photos de la décoration :
Des tiges de coton.


Bannière du Kiosque de la COVATEX fait en coton.

Les arbres décorés

Même les pilons y passent.

Des rubans à mesurer, quelle bonne idée!

Des tapis traditionnels (que l'on accroche aux les murs des maisons, à ne pas confondre avec nos tapis).



Pour plus d'information, visitez le http://www.primature.gov.ml/index.php?option=com_content&view=article&id=7996:salon-du-textile-artisanal-de-bamako-un-gros-potentiel-de-valeur-ajoutee-et-demplois&catid=22&Itemid=100086, article du journaliste M. A Traoré du journal L'Essor.

mercredi 2 novembre 2011

La Tabaski ou la folie du mouton

Voici d'où provient l'inspiration du blogue de cette semaine
« Participez à la Tombola Tabaski et gagnez des moutons en rechargeant vos comptes par PAANI les 29 et 30 Oct. Malitel proche de vous! » -> message texte que j'ai reçu cette semaine qui présente bien cette idée de « folie du mouton » que l'on pourrait comparer à « la folie des fêtes ».
La Tabaski
L'Aïd el-Kebir ou la Tabaski (nom donné à la fête en Afrique de l'Ouest) est une fête musulmane qui se célèbre 2 mois et 10 jours après la fin du ramadan. Cette fête fait référence à Abraham (ou Ibrahim) qui, sous la demande de Dieu, allait égorger son fils (Isaac ou Ismaël). Dieu vu qu'Abraham lui était fidèle envoya un mouton à sacrifier à la place du fils. Donc, traditionnellement, lors de la Tabaski, les musulmans égorgent des moutons.
La consommation
Pourtant, comme Noël au Canada, la consommation a pris un peu plus d'ampleur que la philosophie de la fête. Eh oui, selon les croyances, si nous ne possédons pas assez d'argent pour nous payer un mouton (mâle), vous pouvez acheter un mouton femelle, une brebis. Si une brebis est encore trop pour vos moyens, vous pouvez acheter une chèvre (je ne sais pas si un mâle est mieux qu'une femelle dans ce cas-ci). Mais, si la chèvre est encore au dessus de vos moyens, deux poules (ou coq) feront l'affaire. Il est important d'avoir quatre pattes en tout. Finalement, si les poules coutent toujours trop cher, Dieu comprendra puisqu'Abraham/Ibrahim a sacrifié un mouton pour vous. 
Malheureusement, même si les moyens ne le permettent pas, les Maliens semblent s'endetter (comme les Occidentaux à Noël). Les banques offrent des prêts Tabaski (pas plus accessible que les prêts habituels, mais ça s'est un autre blogue), les compagnies téléphoniques font des tombolas, les gens s'organisent en famille pour acheter le mouton (tontine), etc.
Aussi, le prix du mouton varie selon la demande. Ainsi, cette année, j'ai entendu dire qu'une pénurie de mouton touchait le Sénégal. Ces derniers viennent alors au Mali en acheter, ce qui a pour effet d'augmenter le prix du mouton ou des camions partent rempli de bêtes vers le Sénégal. Les meilleurs moutons coûtent entre 60 000 FCFA (120 $) et 75 000 (150 $) FCFA. Un policier qui commence gagne environ 90 000 FCFA par mois (180 $). Disons que le mouton est mieux d'être bon.
L'opération Tabaski
Opération Tabaski est le nom du programme d’appui au développement de l’élevage dans le Sahel occidental (PADESO) du Ministère de l'Élevage et de la Pêche qui a comme but de fixer le prix du mouton pour le rendre plus accessible. Le ministère achète alors des bêtes (7000 cette année) qu'il revend à des prix prétables. Pour plus d'information consulter ces deux articles : Mali : Le PADESO renouvelle l’ « Opération Tabaski » (journal Le Griot) et La bonne affaire (Journal L'Essor). J'aimerais souligner que cette initiative est possible grâce à la Banque malienne de Solidarité et la Caisse de microcrédit Nyesigiso. Quel bel exemple de solidarité!
La folie des moutons au quotidien
Avant la Tabaski, les rues sont alors envahies par les vendeurs de mouton. J'habite près d'un marché de bétail (qui est là toute l'année). Cependant, aux alentours de la Tabaski, je ne peux plus passer en voiture dans la rue qui le longe. Les moutons sont PARTOUT! Comme les stationnements et les boutiques lors des fêtes. Donc, depuis quelque temps, je prends un autre chemin un peu plus long qui m'évite de me retrouver dans le trafic des moutons.

Un mouton qui sera surement égorgé dans quelques jours.