lundi 26 septembre 2011

La cuisine collective à Bamako



Samedi dernier, j'ai participé à la cuisine collective. Celle-ci est un regroupement de personnes (dans le groupe de samedi, il n'y avait que des femmes) qui donne un montant x à chaque mois (dans certains groupes, c'est un montant fixe) afin d'acheter des aliments en gros (sucre, farine, huile, etc.). Ensuite, tous les 15-20 jours, le groupe se rencontre pour préparer des plats. Puis, chaque personne retourne à la maison avec un nombre de kilos proportionnel et déjà définit selon le montant qu'elle a donné (dans certain groupe, lorsque le montant est fixé, le nombre de kilos reçus aussi l'est).

L'ACDI (l'Agence canadienne de développement international) et le fonds FCIL a subventionné ce groupe de cuisine collective. Avec l'argent, ce groupe de cuisine collective a reçu des séchoirs (qu'il partage avec un second groupe), de l'équipement (qu'il partage aussi avec le même deuxième groupe) et un petit fond qui leur permet de s'ajuster lorsque le prix de la farine ou du sucre monte (ce que le deuxième groupe n'a pas).

Afin de s'assurer du déroulement du projet de l'ACDI, l'organisation Woiyo Kondeye a chapeauté ce projet. L'organisation a aussi formé les femmes en nutrition afin que ces dernières adaptent les recettes dans un but de contrer la mal nutrition et les carences, surtout chez les femmes enceintes, les femmes qui allaitent et les enfants entre 0 et 5 ans. 

Voici ce que j'ai appris lors de ma journée :
On enseigne aux femmes qu'il y a 3 groupes d'aliments :
1- Les aliments énergétiques : ici on retrouve les céréales.
2- Les aliments de construction : ici on retrouve les produits laitiers et les viandes et substituts.
3- Les aliments de protections (contre les maladies) : ici on retrouve les fruits, les légumes et les feuilles.
Le petit kiosque de vente
(avec le drapeau du Canada un peu difficilement).
Donc, lors de leur préparation d'aliment, le groupe s'assure de mettre les trois groupes. De plus, on met aussi l'accent sur le sel iodé (pour vaincre la maladie du goitre), la vitamine A (que l'on retrouve dans le maïs jaune, les céréales, les feuilles vertes, les carottes et la papaye), la vitamine C (le pain de singe, le fruit du baobab, et le citron - lime) et le fer (carotte, papaye, poisson). Ces attentions découlent de certaines études qui démontrent qu'au Mali, la population a une certaine carence dans ces minéraux et vitamines. Par exemple, le paludisme (la malaria), très fréquent au Mali, affaiblit les personnes atteintes en fer. Donc, si la personne à déjà une alimentation forte en fer, elle pourra mieux se remettre de la maladie. Dans le cas contraire, c'est plus difficile.

Le Djoka (comme sur la photo!)

Le groupe n'a pas de local, alors il s'installe dans l'enceinte d'un CSCOM (que l'on pourrait comparer au CLSC du Québec). À l'extérieur de ce dernier, le groupe avec l'aide du fond FCIL a construit un petit kiosque. Chaque jour, un des membres du groupe apporte du Djoka (des arachides en poudre, du poisson séché, du fonio [céréale] et du bicarbonate) qu'il vend. Le prix de l'assiette est d'environ 25-50 F CFA pour les enfants et de 100 F CFA pour les adultes (le prix d'un pain). Il n'y a que du profil lorsque l'assiette est vendue aux adultes. Cependant, le groupe tente d'améliorer la nutrition chez les enfants, en les encourageant à acheter un bon plat nourrissant. Le profil est remis au groupe qui le remet dans leur caisse.


Durant la journée, le groupe préparait de la bouillie aux trois farines (farine de maïs, de mil et de sorgo) et des croquettes de sésame. Cependant, plusieurs recettes sont préparées : bouille de 5 farines, maïs jaune et poudre d'arachide, rajouter du jus d'orange, etc.

La préparation de la bouillie
Il faut tamiser les farines.
Moi aussi je tamise.
Pour la farine de mil, il faut le nettoyer. Il y a beaucoup de petits cailloux.




Les petits cailloux.




Ensuite, il faut faire sécher les farines dans des séchoirs. Il manque des séchoirs. Il y en a que 5, il faudrait doubler le nombre.
Les séchoirs

Les divisions des séchoirs. On peut mettre jusqu'à trois étages de farine.
Myriam verse la farine. Myriam est la volontaire d'Uniterra associée à ce projet.
Il faut attendre environ 2 à 3 jours pour ensuite emballer le tout. Selon le montant déposé, les membres reçoivent environ 3 kg pour les enfants entre 6 mois et 2 ans et 5 kg pour les enfants de 3 à 5 ans. 

La consommation de la bouillie
Assez simple, il suffit de faire bouillir de l'eau (1 L) dans une casserole, puis verser un peu d'eau bouillante dans la préparation (100 g) pour l'humecter. Ensuite, on verse toute la préparation dans l'eau environ 5 à 10 minutes. On rajoute du sel iodé à la fin.

La préparation des croquettes de sésame

Il faut trier les bonnes graines de sésame des mauvaises (les noires)



Il faut plusieurs personnes pour effectuer cette tâche.




On fait chauffer les bonnes graines jusqu'à ce qu'elles soient légères.
On laisse reposer les graines et met le sucre à chauffer jusqu'à ce que le sucre devienne roux.

On rajoute le sésame et voilà!

Il faut ensuite faire des boules de sésame

Alors moi aussi je fais des boules. Attention, c'est chaud!

Un genre de sésame snack!

jeudi 15 septembre 2011

Un peu de lexique du Mali - Deuxième partie

Voici certains mot de vocabulaire et certaines expression utilisés d'une façon différente au Mali qu'au Québec.

Vocabulaire
Bidon -> traduction québécoise = bouteille d'eau
Petite anecdote : Lors de notre voyage au pays Dogon, nous avons constaté que différentes compagnies ne remplissent pas leur "bidon" de 1.5L au complet. N'achetez pas la compagnie Oasis (en plus l'eau de goutte pas très bon).
Un bidon
Carton -> traduction québécoise = boîte en carton.
Un carton plein de bidon
Goudron -> traduction québécoise = une rue asphalté souvent utilisé dans les indications pour se rendre chez quelqu'un. Si la route n'est pas asphaltée, on dit une route ou une latérite. ATTENTION : certaine personne emploie tout de même goudron pour une rue en terre.
Le goudron vers Siby
Bic -> traduction québécoise = un stylos (se rapproche beaucoup de notre utilisation de Kleenex et mouchoir)

Sachet -> traduction québécoise = un sac en plastique ou sachet de thé.
Un sachet remplit de sachet de thé.
Expression
"Demander la route" -> traduction québécoise = Est-ce que je peux partir? La tradition veut que l'on demande la route 3 fois avant de vraiment la prendre.
"Je suis en route" -> traduction québécoise = Je suis pas encore parti alors si tu ne veux pas attendre trop longtemps, pars tout de suite.
"Y pas de problème" -> traduction québécois = il y a anguille sous roche.

mercredi 7 septembre 2011

Guide 6 : La mode

Introduction
Dans ce guide, j'aimerais traiter de la mode à Bamako. Une des premières différences que l'on remarque en arrivant dans un pays étranger est l'habillement. Voici donc une première partie sur l'habillement que l'on trouve au Mali et ces particularités. Veuillez prendre note que pour ce guide, il m'est quelques fois difficile de prendre des photos, soit par timidité, soit par manque de rapidité. Il est plus facile de prendre des photos des affiches que des gens.

Les tissus
Les tissus maliens sont très colorés avec beaucoup de motifs. Il est rare de trouver un tissu qui soit uni. On y retrouve toujours un petit détail. On retrouve du basin ou du pagne. Les deux sont faits de coton, mais on rajoute de l'amidon au basin et puis on le frappe avec des maillets ronds pour le durcir.

Les femmes
De façon générale, l'habillement des femmes diffère beaucoup de celui des femmes occidentales. Rares sont les femmes qui passées la vingtaine portent le pantalon. La longueur la plus courte que peut avoir une jupe est les chevilles. Les femmes maliennes portent de longues jupes avec un chandail à manches courtes. Les plus vieilles femmes portent qu'une robe amble. On m'a souvent dit que plus on vieillit, plus on porte des vêtements amples.


Les femmes et leurs habits traditionnels faits en pagne.
 Les femmes et leurs habits traditionnels fait en pagne. Les femmes mettent beaucoup l'accent sur leurs cheveux et leurs coiffes. Les coiffes sont très jolies. Il existe différents nœuds pour les attachés sur la tête. Cependant, petite mise en garde : si vous allez voir un spectacle ou un film, tentez de ne pas vous mettre en arrière d'une femme portant ce genre de coiffe. Vous vous apercevrez bien vite que certains noeuds (surtout lors d'événement, de sortie ou de soirée) cachent la vue : ils sont très gros et volumineux.

 


Les cheveux des dames sont très importants. Les rallonges et les tresses sont franchement très communes. Personnellement, j'aime beaucoup plus les tresses que les rallonges. Dans les différentes coiffures, on n'hésite pas à rajouter des perles (souvent en plastique), des brillants, des couleurs, etc.
De beaux bijoux dans les cheveux






Un bonnet de douche permet de protéger les coiffures lors des jours de pluie. Si vous manquez de bonnet, vous pouvez utiliser des sacs en plastique.

Les femmes se maquillent rarement. Lors des mariages ou des baptêmes, elles portent souvent ce que je considérais comme beaucoup de maquillage. Une mode actuelle est de s'épiler les sourcils et de les dessiner au crayon (pas noir, mais dans les teintes de mauve et de rouge) très très longs.
Les sourcils



Les hommes
Les hommes semblent avoir une mode assez simplifiée. Ils ont le choix entre les pantalons et les boubous. Il existe différentes sortes de boubous : le type long (un long morceau de tissu de type robe qui va jusqu'à terre), le boubou mi-long ou mi-court (un pantalon et une tunique qui va au mi-tibia), le boubou court (un pantalon et une tunique qui va un peu sous la taille. Je trouve cela très bien que les hommes portent des couleurs et des motifs.

Le boubou court
Les t-shirts portés par les Maliens proviennent souvent de l'extérieur. Il y en a quelques-uns qui m'ont marquée, cependant, je n'ai pas d'image. Des chandails comme Obama, Pharmaprix, un t-shirt de pectoraux et abdominaux porté à l'envers, des chandails d'équipes sportives de l'Occident [surtout de hockey] en sont quelques exemples. 


Les hommes maliens semblent être portés par les complets. Je ne suis pas trop certaine comment ils survivent à la chaleur. Je trouve cela un peu triste que l'on délaisse les habits traditionnels pour des complets pas du tout adaptés à la vie malienne. J'aime beaucoup plus les boubous.

Les surprises
J'ai cru remarquer que les Maliens adorent les motifs. Ainsi, à quelques reprises, je me suis surprise à regarder certains agencements avec étonnement : le haut et le bas n'allaient [selon moi] pas du tout ensemble! Mais cela embellit tellement un décor dépourvu de couleur!

J'ai été chanceuse de prendre quelques clichés de jolies surprises qui me font sourire et me questionne sur mon sens de la mode.
Un habit traditionnel ...

porté avec des sandales de marche.

Un homme en complet portant des chaussettes de père Noël/cupidon. J'ai déjà vu winnie l'ourson.