vendredi 7 octobre 2011

Billet (critique) sur les journalistes maliens


Ce billet découle d’une formation que le RENAPESS Mali a donnée aux journalistes de 10 boîtes de presse (ben il y avait que 9 participants, dont 2 femmes) de la radio (3) et de la presse écrite (6). 
Les journalistes et quelques formateurs

Bon je commence. Les journalistes ici – comme je l’ai déjà exprimé dans un billet précédent - se font payer leur déplacement. Donc, pour notre formation, nous avons dû payer 10 journalistes pour venir et apprendre sur un sujet précis. Pour moi, c’est un concept que je connais, mais avec lequel j’ai beaucoup de difficulté! En plus, nous avons donné 10 $ pour le transport (il y avait la pause café – brochette et breuvage – et un diner). Certains ont exprimé (de façon anonyme) que les frais de transport étaient peu! Quoi? Avec 10 $, je peux traverser la ville de Bamako d’un bout à l’autre! Alors, combien veux-tu que je te donne pour que je TE FORME? On s’entend que le RENAPESS Mali est de type ONG, alors pour les fonds, il faut toujours demander de l’argent ici et là.
La pause et les formateurs du RENAPESS Mali
Alors, j’étais vraiment (et encore) estomaquée, l’une de mes collègues m’a dit que c’était pas mal le maximum qui se donnait au Mali. Et que la personne a écrit ça parce qu’elle n’avait rien à dire. Elle disait aussi que les journalistes ici pensent qu’ils sont très importants, mais ils (la majorité) ne vont pas chercher l’information, les structures leurs donnent ce qu’elles veulent qui est diffusé. De plus, on m’a même dit – de source sûre – que lors des conférences avec le gouvernement, lorsque les journalistes posent des questions (qui sont pas très poussées selon moi) poussées, le gouvernement dit souvent : « ce n’est pas une bonne question, on passe à une autre ».
 
En parlant de question,  cela faisait 30 minutes que la présentation était commencée (on s’entend qu’aucun de journalistes ne connaissait l’économie sociale et solidaire ni le RENAPESS Mali) et un des journalistes posait des questions qui étaient là, non pas pour mieux comprendre les thèmes exigés, mais pour chercher des poux à l’économie sociale et solidaire. Bon, là, vous allez penser que je fais comme le gouvernement en disant que l’on passe à autre chose. Mais il est difficile de poser des questions poussées sur un sujet que l’on ne maîtrise pas. En d’autres mots, j’ai été très déçue des questions reçues durant l’entièreté de l’atelier. 
Petit jeu sur l'économie sociale et solidaire.

Je comprends que certains concepts sont assez nouveaux ici au Mali comme le commerce équitable, bien que certaines associations maliennes travaillent dans ce sens. Je me suis rendu compte que certains journalistes n’avaient rien compris quand un d’eux a posé une question (sûrement choc pour lui) après la présentation d’un exemple de l’économie sociale et solidaire qui était le commerce équitable. Sa question était : « est-ce que le RENAPESS Mali a des liens avec l’Organisation mondiale du commerce pour contrôler le commerce équitable. » (Je réitère que le RENAPESS Mali est le Réseau d’appui à la promotion de l’économie sociale et solidaire et est composé d’une soixantaine de membres qui oeuvrent dans plein de secteurs différents !!!!).
Les formateurs et les participants
Finalement, ce sujet touche plus que les journalistes. Cependant, je m’en suis aperçue durant la formation. Une des présentatrices discutait du genre et de l’économie sociale et solidaire. Dès le début de la journée, il manquait les 2 seules femmes (elles étaient en retard) et l’un des journalistes de sexe masculin s’est exclamé : « mais il manque les deux principales intéressées. » Ce que j’ai gentiment répondu par : « Mais monsieur, il y a deux genres. »  Et durant cette partie, c’était la seule durant les deux jours où les gens riaient aux éclats (la présentatrice ne faisait pas vraiment de farce…). Bon hormis que c’est un sujet encore pris à la légère, je trouve que lorsque l’on parle de genre, on parle uniquement de femme. Cependant, certaines fois, lorsque les femmes travaillent, on leur demande si les maris sont au courant et d’accord. Il faudrait aussi promouvoir le genre (je sais que c’est réaliser quelques fois) chez les femmes, mais aussi chez les hommes. Souvent, les femmes sont les seules dans cette section. Est-ce que les hommes sont écartés de ces groupes, comme si lorsque l’on parle de genre, c’est seulement le sexe féminin? Je pense bien que les hommes et les femmes puissent promouvoir les 2 genres.

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