mardi 21 août 2012

Les méduses viennent mourir aux îles


Les méduses viennent mourir aux îles

Me revoici! Je continue la rédaction de ce blogue avec mes vacances extraordinaires des îles de la Madeleine - voyage effectué au début août 2012. J'y suis allée avec ma soeur Rose Line et ma fille Léa. Ce récit est un survole de nos folles aventures aux îles de la Madeleine. Juste assez pour vous donner le goût d'aller vivre vos propres aventures.

Puisque nous partions de l'Outaouais et que nous avions qu'une semaine de libre, nous avons conduit jusqu'à Québec et ensuite pris l'avion.
Nous avons atterri à l'île de Havre aux Maisons. Les îles sont composées de 7 îles : île de Grosse île, île de la Grande Entrée, île de Pointe-aux-loups, île de Havre aux Maisons, île de Cap aux Meules, île du Have Aubert et île d'Entrée (seule île que nous avons omis de visiter par son inaccessibilité en voiture).    
Aucun rapport avec les îles de la Madeleine, mais à l'aéroport de Québec, les petites madames des toilettes ont de belles jupes en papier... c'est très drôle. Je lui ai presque fait en garde-robe au cas-où elle voulait changer d'habit. Malheureusement pour moi, on appelait les passagers à entrer dans l'avion. 

Le logement

Nous habitions sur Cap aux Meules. Amoureuses du camping, mais dans l'impossibilité d'apporter le matériel en avion, nous avons déniché l'option parfaite : une Saline - un mini-chalet pour 4 personnes avec cuisine, eau courante et poêle à l'extérieur. Nous partagions les toilettes et les douches avec les autres campeurs. Elle se trouvait au camping du Gros Cap.  

Saline extérieure
À l'intérieur














Le camping du Gros Cap offrait aussi de merveilleuses soirées animées! J'ai fait la rencontre d'un groupe de chanteurs tout simplement rafraîchissant! A-capella (je pense que c'est leur nom) nous a entrainé dans une soirée de chants traditionnels. Ils ont parlé aussi d'un événement à Québec, les 12 heures du chant, un événement qui semble avoir du potentiel pour se tailler une place dans se blogue. À suivre...
Continuons la visite.

Nos apprentissages 

Dès notre arrivée, nous avons visité la fromagerie des îles : la fromagerie du Pied-de-Vent. Englobant aussi un économusé, nous sommes alors devenues expertes dans la fabrication du fromage - qui était totalement exquis.

Quels beaux et bons produits!! mmm
Nous avons continué notre visite de Havre aux maisons en passant par le fumoir d'Antan. C'est alors que nous sommes aussi devenues des expertes dans l'art (oui, parce que c'est un art) de fumer du poisson.

On embroche les poissons par la bouche pour les suspendre au-dessus de la fumée.
 En plus de maitriser l'art du fromage et de la "boucanerie" de poisson, nous voilà revenues maîtresse dans l'apiculture! Miel en mer offrait pour la première fois cette année (2012) des visites aux ruches. Nous avons donc enfilé nos habits d'apiculteurs et nous avons payé une visite aux abeilles madelinoises. Un gros merci à Isabelle qui nous a offert le tour complet des ruches!
Me voici avec les instruments d'une apicultrice professionnelle
Les abeilles étaient au rendez-vous




































Eh oui, la pêche est une des deux grandes économies des îles - l'autre étant le touriste. Nous sommes ainsi devenues expertes en pêche:
Nous avons appris que les homards mangent les crabes. C'est la raison pour laquelle on retrouve plein de carapaces de crabe sur les berges. 


Les casiers à homards ont des trous pour laisser sortir les homards qui n'atteignent pas la grandeur de la norme imposée.

Le maitre Cummings à l'oeuvre.





C'est le dernier jour, dans le cadre de la compétition des châteaux de sable des îles, que nous avons complété notre apprentissage grâce à Albert Cummings. Cet artiste du sable nous a enseigné les rudiments du maniement du sable : la recette parfaite à la base de toutes constructions sablonneuses, les techniques de confection, les techniques de décoration, etc. Un vrai maitre en la matière! Attention prochains vacanciers, vous saurez si vous êtes en ma présence!

 

 

 

 

 

 

 

Les activités marines

Entourées d'eau, les îles sont un endroit privilégié pour faire des activités marines comme du kayak, du Kite surfing, des excursions en bateau, etc. Nous avons profité de nos vacances pour aller faire notre premier tour de trimaran et nager avec les loups-marins!

Avec le trimaran, embarcation qui ne peut pas chavirer!
Emmitouflées pour aller nager avec les phoques.

Les dollars de sable

J'attendais parler sans cesse de dollars de sable, mais je ne comprenais pas ce que c'était. Lorsque j'ai demandé à une dame, elle m'a tout simplement dit que les gens les collectionnaient et qu'il y avait des formes de fleurs sur le dessus... Dans le guide touristique des Îles, on recommandait une certaine plage pour aller les chercher. Les dollars de sable sont des coquilles d'un animal marin qui a 5 branches, comme les étoiles de mer. Les gens ramassent le squelette de l'animal - merci Internet!
Notre récolte! Par la suite, nous avons remarqué que dans les boutiques, les dollars de sable se vendent environ 60 sous à 1 dollar l'unité... la recherche des dollars de sable dans l'eau est bien plus intéressante que l'achat.

Faits divers

Les îles de la Madeleine ont des paysages tout simplement ravissants! Les falaises qui délimitent la terre de l'océan peuvent être dangereuses pour les imprudents. Les Madelinots ont alors apposé plusieurs affiches que je trouvais très intéressantes :



En parlant de choses intéressantes, nous avons mangé et pris le thé dans un restaurant directement sorti de l'imagination de Lewis Caroll!!! Tenu par une artiste, Pierrette Molaison Arthure, le Flâneur est l'endroit des amoureux de thé (comme moi) des îles. Leur spécialité? Un thé noir avec de la grenadine!! Voici quelques photos pour vous inspirer.


L'immense collection de théières.
L'art du Fauchon.
La boutique
Un ensemble de thé comme dans le film de Walt Disney la Belle et la Bête!
Finalement, si vous allez faire un tour aux îles, ne manquez pas ce merveilleux magasin de bonbons et de crème glacée à Havre Aubert: Bleu Mer. La décoration y est tout simplement recherchée et de bon goût. Un plaisir pour les papilles et pour les yeux.

Des bateaux miniatures, des assiettes, des tabliers, TOUT ce que vous cherchez, qui vous rappellera la mer, est ici.

Les homards en suçons.

On ne pèse pas seulement que le poisson aux îles

Les paysages

Je vous laisse avec des paysages magnifiques qui resplendissent moins en photos qu'en réalité.

Maisons rouges, bleues, vertes ou jaunes. Elles colorent vraiment la vue!

Quelle vue!
Couché de soleil lors d'une de nos randonnées pédestres.
Les magnifiques phares entourent les îles.
L'île Boudreau, ma randonnée préférée!

Prêt d'une plage, une bouée de sauvetage!

 

 

La plus belle plage des îles, la dune du sud.

 

Les fameuses cordes à linge.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mot de la fin

Tout au long de notre voyage, nous nagions avec les méduses avec lesquelles Léa (âge de 10 ans) trouvait difficile de partager la plage. Ce n'est que lors de notre excursion en trimaran notre dernière journée aux îles que nous avons appris que les méduses étaient toutes mortes sur les berges. Ainsi, dans notre élan de poésie, nous avons déclaré que

Les méduses

viennent mourir aux îles.



jeudi 17 mai 2012

Anniversaire d’un mois, "Rebelle" et autres


Je vous avertis tout de suite, je ne fêterais pas mon anniversaire de retour de 2 mois, de 3 mois, etc. Je me contenterais de souligner ce 1 mois de retour du Mali (et peut-être le 1 an, on verra en temps et lieu).
J’ai donc fêté mon 1 mois de retour en allant au cinéma voir le film « Rebelle ». Il est bien de noter que je travaillais toute la journée (de 13 h à 21 h, oui, oui, je ne travaille… malheureusement pas dans mon domaine, mais en tant que technicienne en pharmacie. J’occupe mes journées et obtiens un revenu de cette façon. Je cherche toujours en communication) et que c’est un peu par hasard que je me suis retrouvée sur le banc de cinéma en compagnie de deux de mes sœurs. Quelle belle façon de souligner l’anniversaire de mon retour!
Rebelle, un film de Nuygen, se déroule en Afrique centrale (il est tourné en République démocratique du Congo, mais l’histoire pourrait se passer n’importe où) en temps de guerre civile. Un film dur, mais très intéressant. Narré en français, les dialogues sont en langue nationale avec un peu de Français ici et là. C’est de cette façon que j’ai retrouvé l’Afrique que je connaissais : dans une compréhension partielle des dialogues (j’ai appris que sosso voulait dire poulet… rien à voir avec le bambara dans lequel sosso signifie éléphant), mais en utilisant le langage non verbal et les quelques mots en français, je comprenais (ou je croyais comprendre) une grande partie des dialogues. La République Démocratique du Congo est beaucoup plus verte que le Mali, cependant, j’étais familière avec les scènes qui présentaient la division sexuelle du travail, les pratiques animistes, les croyances mystiques attribuées aux albinos et les différentes expressions musulmanes (hé Allah!) m’ont remémoré ce dans quoi j’avais baigné depuis les derniers mois. J’ai pris comme un cadeau le 5$ (le coût du billet de cinéma) que j’ai trouvé à la fin de la représentation. Je recommande grandement ce film pour les cinéphiles qui désirent se plonger dans une histoire chargée en émotions.
Cette semaine, j’ai finalement récupéré mes effets personnels (en fait, une partie). Après quelques démarches bureaucratiques laborieuses, je suis allée les chercher moi-même à Montréal lundi dernier (un aller-retour dans la même journée!). Léa et moi étions bien contentes de recevoir nos choses. J’étais encore plus contente de recevoir les cadeaux que j’avais achetés pour mon entourage. J’ai déjà commencé à en distribuer et ce sont des succès!

samedi 5 mai 2012

Les monsieurs Michelin et moi

Mes amis Facebook connaissent bien mon album photo de bonhomme ou monsieur Michelin. Pour ceux qui n'ont pas cette chance, laissez-moi vous expliquer de quoi je parle. 
Bibendum ou Bib, de son surnom, est né en 1898. Comme tout bon homme de 113 ans, il a subi plusieurs changements physiques. Pour une histoire plus complète, visitez http://fr.wikipedia.org/wiki/Bibendum.


En Afrique de l'Ouest, on publicise les services relatifs aux pneus comme leur vente, leur réparation ou leur collage, avec Bibendum. Je comprends que rien ne vous excite trop là-dedans. Cependant, Bibendum est dessiné à la main et personnalisé! Ainsi j'ai retrouvé des Bibendum avec des lunettes, des gants, de belles lèvres, des colorés et même des noirs! Certains dessinateurs avaient aussi un concept de proportion très différente que les Bidendum conventionnent! En 113 ans, Bibendum américain a changé et surtout maigrit. Le Bibendum africain n'a pas besoin de 113 ans pour changer. Seulement un bon pinceau et de l'imagination et voilà!
Je les prenais alors en photos dans Bamako. Puis, en sortant de Bamako, j'en ai trouvé d'autres que j'immortalisais quand je pouvais. Ma collection s'est aussi répandue aux pays voisins, c'est-à-dire au Sénégal et au Burkina Faso. J'ai même des amis qui, lors de leurs voyages, les prenaient en photos et me les envoyais!
J'ai une collection d'environ 80 clichés. Malheureusement, mon départ précipité a restreint ma collection. Effectivement, il y en a plusieurs que je planifiais prendre ne photo, puisque je conduisais la majorité des fois, il m'était difficile d'arrêté chaque fois. Je croisais plusieurs Bibendum et notais leur location. Je planifiais me consacrer une journée de chasse aux Bibendum. La vie en a voulu différemment.
Depuis quelque temps, je me demandais ce que ma collection allait devenir lors de mon retour. Je les aime tellement que je ne voulais pas les laisser périr dans l'oubli. Et voilà que j'ai eu une idée : « Pourquoi ne pas les redonner à l'Afrique? »  
Je me suis dit que si je pouvais trouver un support quelconque pour les publier et de les vendre en donnant les profils à une ONG qui oeuvrent en Afrique de l'Ouest, cela reviendrait dans la communauté. J'ai donc contacté Michelin Canada pour comprendre leur politique sur les droits d'auteurs et tâter s'il leur intérêt à s'investir dans ce projet avec moi. J'ai aussi contacté le CECI qui semble aussi très enthousiasme par cette idée. J'attends donc des nouvelles de Michein sur les droits d'auteurs. 
Une des raisons pour laquelle aucune photo que j'ai prise ne se retrouve sur mon blogue pour l'instant est que je veux que mes photos restent une surprise lorsque vous les verrais publiées. Pendant que j'ai votre attention, donnez-moi des idées sur ce que vous achèteriez qui contiendrait des Bibendum comiques (agenda? Livre de photos? Guide de voyage -> en organisant peut-être un concours photo pour les voyageurs : trouver les Bibendum dans des endroits inusités?). Écrivez-moi un commentaire, toutes les suggestions seront étudiées!

dimanche 29 avril 2012

Le choc du retour.

Contexte
Hier, je « fêtais » le 1 mois de ma délocalisation du Mali. Si quelqu'un m'avait demandé le 28 mars dans 1 mois où je me voyais... j'aurais sûrement dit en Europe (j'avais planifié un voyage là-bas). Je n'avais jamais pensé revenir aussi rapidement au Canada. Cela est un refrain que j'ai déjà chanté sur ce blogue. Bref, je suis rentrée au pays avec 1 an et demi de ma vie à raconter. Je savais déjà que mon entourage me poserait des questions sur mon séjour. J'avais bien hâte d'en parler.
Les faits
J'ai confronté la réalité la fin de semaine dernière, lorsque j'accompagnais Léa à son camp de sélection de soccer. J'avais déjà entrainé plusieurs des filles qui se trouvaient à ce camp et je connaissais leurs parents. Lorsque l'on m'a demandé comment j'ai trouvé le Mali, la première chose que j'ai dite, c'est qu'il faisait chaud et que cela était presque dangereux de jouer à certaines heures dehors (donc que ma fille ne pouvait pas trop jouer au soccer à tout moment). Puis, l'un des parents a immédiatement saisi cette occasion pour lier cette expérience (la chaleur) avec une vague de chaleur qui a touché le Québec l'an dernier. Je suis restée un peu perplexe. Je ne comprenais pas pourquoi on me parlait du Québec alors que je venais à peine de commencer mon récit. 
Le constat
1- Le manque d'intérêt
Après quelques heures de frustrations internes, j'ai compris que les gens ne s'intéressent pas vraiment à mon expérience. C'est plus par politesse que par intérêt qu'on me posait des questions. Je comprends qu'il peut être difficile pour certaines personnes de bien saisir l'information que je donne. J'ai beau tenter de dire qu'il faisait chaud, c'est comme décrire le froid de l'hiver à quelqu'un qui ne la jamais vu l'hiver... quand tu ne l'as pas vécu, c'est difficile de faire le lien et de t'accrocher à l'histoire de l'interlocuteur. J'ai même vécu ce manque d'intérêt avec certains de mes proches, des gens qui étaient venus me visiter, donc qui connaissaient certains éléments de ma vie là-bas, mais qui ne voulaient pas trop en savoir sur mes expériences après leur départ.
2- Le manque de temps 
Puis, j'ai aussi compris que les gens n'ont pas nécessairement le temps d'écouter tes histoires. Ils ont leurs propres vies et occupations. La majorité des gens ne prendront pas le temps de t'écouter. Je tiens cependant à souligner qu'il y a des gens qui veulent savoir, qui ont le temps et prendront le temps pour écouter.
La solution
En fait, une discussion avec une ancienne expatriée m'a vraiment apporté cette image : c'est comme si j'étais revenue d'une fin de semaine en voyage. Les gens veulent que tu leur décrives le tout (dans mon cas, 1 an et demi) en 5 minutes.
Mon père, un diplomate professionnel, m'a donné un truc : trouver 1 point fort et 1 point faible avec lesquels l'auditoire moyen peut faire des liens, et après c'est tout. Il ne faut pas nécessairement que ces points soient vrais, mais ils doivent être simples pour que mon auditeur puisse comprendre ce que « j'ai vécu ». J'imagine que c'est de cette façon que les stéréotypes sont continués et réaffirmés.
Je serais toujours surprise lorsque l'auditeur en voudra plus. Si je veux parler de mon expérience, mon meilleur auditoire est les gens qui ont vécu des expériences similaires. En fait, je reviens d'une thérapie amicale à Montréal. Je suis allée voir trois de mes amis (deux d'entre eux avaient vécu au Mali) qui ont su m'écouter et qui étaient curieux sur mes expériences. Je pouvais donc parler librement. Je suis revenue dans l'Outaouais avec la conscience légère et un meilleur état d'esprit. 
La prochaine fois que je rencontrerai quelqu'un qui me demande ce que j'ai le plus aimé (dans mon 1 an et demi... je me vois mal demandé la même chose à mon interlocuteur. Maintenant que j'y pense, je crois que je le ferais peut-être... je serais curieuse de connaître la réponse), je crois que je répondrais : que les Maliens sont très gentils et ce que j'aime le moins aimé : la chaleur. 
Conclusion
Malgré mes nombreux déménagements, c'est la première fois que je ressens cette isolation sociale. Je sais que c'est normal. Je crois cependant que j'ai vécu une expérience qui mérite d'être racontée, mais qui ne suscite pas autant d'intérêt que je croyais. En même temps, toutes les fois que je reviens de l'étranger, un ménage naturel dans mon entourage se fait souvent. Les chemins se séparent. Je comprends désormais que mon chemin a pris une tournure différente, ma vision de mon entourage aussi. J'ai adoré mon expérience. J'adore aller voir ce qui se passe ailleurs dans le monde, ou même dans le Canada (le nord du Canada m'attire beaucoup... peut-être que j'y ferais un petit tour un jour...).

vendredi 20 avril 2012

Le Canada... pas si différent que ça

Après presque deux semaines de retour au Canada, certains événements très familiers me sont arrivés et m'ont tout de suite remémoré le Mali :
-> Lors d'une conversation sur Skype avec une amie délocalisée au Sénégal, Internet a coupé. Je n'étais pas surprise (désolée Sénégal, mais j'étais certaine que c'était de ta faute...) jusqu'à ce que je comprenne que j'étais la personne déconnectée. Et oui, Internet lâche ici aussi! J'ai alors téléphoné à mon nouvel ami Internet qui m'a annoncé que c'était une panne générale dans mon quartier et qu'elle pouvait durer jusqu'à 4 heures (heureusement pour eux, après 1 h, mon branchement était rétabli). J'ai eu une petite pensée pour mes amis d'Orange.
-> J'avais rendez-vous chez le concessionnaire lundi matin pour aller chercher un véhicule... à l'heure dite, le véhicule n'était pas prêt. J'ai alors remarché à la maison. Et pendant le chemin du retour, je trouvais la situation très drôle parce que j'étais incapable de compter les fois que cela m'est arrivée au Mali. Peut-être est-ce que je perdrais le compte ici aussi? (Depuis que j'ai rédigé ce commentaire, je suis rendue à 2 fois en 2 semaines, pas pire Canada).
-> Chaque fois qu'il pleut, je suis heureuse comme si cela faisait des mois qu'il n'avait pas plu!
-> La météo est un sujet très populaire de conversation et la pluie nuit toujours à la circulation (sauf qu'au Mali, quand il pleut, c'est en très bonne quantité).
-> Il y a des manifestations qui mobilisent la police et les médias pendants des semaines. Dans le cas présent du Québec, ce sont les étudiants. C'est drôle, je compare « ma survie » au coup d'État aux manifestations étudiantes...
-> Une grande partie de la population parle de sport... la seule différence, c'est le type de sport. Au Canada, c'est le hockey en hivers et le soccer en été et au Mali c'est le foot (à longueur d'année); 
-> Je dis encore bonjour aux enfants que je vois et ils me répondent. Parallèlement, je réponds encore à des salutations de personne que je ne reconnais pas - des enfants de mon voisinage qui sont rendus très grands et que je reconnais plusieurs minutes après les avoir quittés.
-> Même dans les restaurants canadiens j'ai le problème d'avoir une facture pour un groupe... et je suis celle qui avait le plus de monnaie! (C'était tout de même un petit restau, mais cela m'a surprise!)
-> Lors d'une visite dans une chaîne de restauration rapide, il ne restait plus du produit que je voulais vraiment manger... mais j'avais déjà un choix 2 et même 3 de prêts. Merci Mali, grâce à toi, je suis toujours prête!

Et voilà... mon retour se passe de mieux en mieux. J'ai une voiture, je suis allée faire mes suivis médicaux (dont une opération au laser pour la correction de ma vue), je me suis trouvé un travail temporaire en attendant d'en trouver un dans mon domaine, et ce, en 2 semaines ou presque.

lundi 16 avril 2012

Tu sais que tu as survécu à un coup d'État quand :


La situation au Mali semble stable dans son instabilité. Cependant, avoir vécu un tel événement marque une vie :
1- chaque fois que tu entends un son fort, tu l'associes à des coups de feu;
2- tu adores la nourriture en canne — tes goûts gastronomiques sont moins élevés qu'avant;
3- tu te rends compte que tu avais sauté la lecture de « situation d'urgence » dans le guide des procédures de ton organisation et tu comprends désormais pourquoi elle existe;
4- tu as des liens très serrés avec les gens qui t'entouraient durant cette période, ils comprennent ce que tu as vécu -> c'est difficile d'expliquer la situation, ton stress, tes décisions, entres autres, aux gens qui n'étaient pas là. En plus, chacun a une situation différente. Cependant, lorsque tu parles à d'autres qui ont vécu le même coup d'État, ils semblent mieux comprendre ce que tu expliques;
5- tu penses te faire faire des t-shirts « j'ai survécu au coup d'État — Mali 2012 »
6- tu défais des valises de survie, mais... ;
7- tu as toujours tes documents prêts — ou presque — dans une éventualité d'évacuation;
8- tu as un dossier « Coup d'État » dans tes courriels et tes documents;
9- tu fais des 5 à 7 ou des brunchs avec les autres délocalisés pour comparer les différentes expériences;
10- tes histoires se passent soit avant ou après le coup d'État. C'est rendu un marqueur temporel dans les histoires. 

jeudi 12 avril 2012

Tu sais que ça fait longtemps que tu es au Mali lorsque...3

Tu sais que ça fait longtemps que tu es au Mali, lorsque rentré au Canada :
1- tu trouves ça bizarre de voir seulement 1 motocycliste avec 1 casque... tu cherches toujours la chèvre, le mouton, la femme ou les enfants sur la moto;
2- tu dois regarder la météo chaque jour... plus d'ensoleillé et chaud d’octobre à mai et de juin à septembre pluvieux et chaud, une surprise chaque jour;
3- lorsque tu conduis, tu es surpris de voir des lignes au sol que les gens suivent à la lettre;
4- tu rencontres des gens de couleur... orangée (bronzé à la machine), tu avais oublié que ça existait;
5- dans l'avion, tu hésites très longtemps devant le formulaire de la douane qui te demande si tu as visité une ferme... tu repenses aux vaches, aux moutons et aux ânes pour finalement cocher non : il n'y avait pas d'enclos ou d'édifice;
6- tu utilises ta carte de crédit le plus possible et tu souris chaque fois;
7- tu dois réorganiser tes journées, Internet est trop rapide;
8- tu es convaincu que les gens savent que tu reviens d'Afrique parce que tu t'habilles avec plein de couches de vêtements dépareillés au mois d'avril;
9- tu manges plein de légumes et de fruits, mais tu cherches encore les allocos (bananes plantains) et les pommes cannelle; 
10- tu trouves que les gens parlent avec un accent étrange;
11- tu cherches les autres expatriés;
12- tu achètes une voiture et ton premier réflexe est de la négocier en t'assoyant pour boire du thé;
13- tes poumons sont heureux de ne plus être remplis de poussière ou de fumée de cigarette;
14- tes yeux enregistrent des couleurs différentes que rouge et brun;
15- tu peux faire des activités dehors à toute heure de la journée sans craindre d'être déshydraté.